Selon, l’analyste de marché Georges Kirps, des incertitudes se font jour sur la viabilité des hausses de prix de l’acier en Europe, notamment ceux des coils, lesquels culminent désormais entre 1095 et 1240 €/t départ usine selon les catégories.
L’analyste a en effet mis en exergue le fait que la flambée des prix européens des coils découlait essentiellement de la réaction tardive des fournisseurs face à l’accroissement de la demande. « Depuis le troi-sième trimestre 2020, les retards de commandes s’accumulent dans les usines européennes ».
Georges Kirps a calculé qu’au premier trimestre 2021, les stocks des centres de service représentaient en moyenne plus de 60 jours de ventes, comparativement à 75 à 80 jours sur la période 2019-2019. Les disponibilités des centres de service ont amorcé un repli au troisième trimestre 2020, lequel se poursuit actuellement.
L’explosion des prix des coils trouve son origine dans les tensions sur l’offre à l’échelle européenne, conjuguées aux difficultés à s’approvisionner à l’import, ainsi qu’à la faiblesse des stocks. Toutefois, l’analyste est d’avis que la consommation réelle ne progresse pas assez rapidement en Europe – ce qui n’est pas le cas sur les autres marchés internationaux – pour justifier l’instauration de majorations aussi élevées et aussi fréquentes.
« Outre, l’allongement des délais de livraison, la contraction des stocks, l’essoufflement des réserves dont disposent les usines, et l’imposition de barrières commerciales drastiques ont entraîné un phénomène de volatilité et de spéculation. Cette situation s’est déjà produite avant l’explosion de la bulle des prix de l’acier en 2008, laquelle a conduit à un effondrement du marché en 2009 ».
« La question reste ouverte de savoir si le bond des prix des matières premières dope les prix des produits finis, ou, si, au contraire, c’est l’envolée de ces derniers qui contribue à aiguiser l’appétit des fournisseurs de matières premières, désireux de s’approprier une bonne partie des bénéfices », a conclu Georges Kirps.